À propos de ce nouvel album
Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Mais qu’arrive-t-il à Zigunaccia, le village de l’archétype Petru Santu, depuis le départ du babbò (grand-père corse) ? Ce ne sont pas des souris informatiques, mais carrément des casques intégrés de réalité virtuelle qui ont envahi les cœurs… et les rues !
Chacun, ou presque, décline l’intelligence artificielle à sa sauce et, dans le village, la facture, et les fractures, sont bien réelles. Petru Santu, qui va de surprises en surprises depuis son retour de Valleluntana (Petru Santu , tome 9 : Pastore Forever), n’aura que le temps de faire le tour de Zigunaccia dans ce tome 10 pour comprendre tout ce qui a changé, et les réponses et stratégies à adopter pour que l’air, à défaut d’être visible, redevienne respirable.
Appât du gain, extrémisme politique ou religieux, « intelligence artificielle » qui rend les villageois réellement stupides… heureusement que l’ancien et son fidèle âne Muschettu ont dans leur besace la mémoire de Pasquale Paoli, dont la Corse fête l’anniversaire des 300 ans de naissance cette année.
Comme à leur habitude, les auteurs signent ici un rappel souriant au bon sens, au vivant et à la diversité, un plaidoyer toonesque sur des questions sérieuses, une satire qui n’a au fond qu’un seul but : que la Corse n’oublie pas ses racines, et sa spécificité. « O i mei », en langue corse, cela veut dire, « par mes aïeux ». Qu’on se rassure, quand on invoque Petru Santu l’aïeul, on est sûr d’avoir en face une réponse aussi solide qu’une canne en merisier pour venger, un peu, par le rire, la Corse et ses amis de l’absurdité du monde, fut-elle du dernier cri high-tech.